LA CHRISTIANISATION

17/11/2021
LA CHRISTIANISATION

LA CHRISTIANISATION

La diffusion de la religion chrétienne a été très rapide. Tantôt tolérée, tantôt persécutée, l'empereur Constantin lui reconnaît une existence officielle avec l'édit de Milan (313). L'Eglise s'affirme alors au grand jour, calquant son organisation sur celle de l'Empire.

Par rapport aux enseignements anciens, qui approuvaient l'inégalité sociale et fondaient le pouvoir sur les rapports de force, l'Eglise professe une doctrine révolutionnaire. La conception chrétienne de la liberté morale de l'homme postule la liberté de l'individu dans la société, l'égalité originelle, et le refus de toute primauté de la puissance économique.

C'est vers l'an 300 qu'arrive dans notre région Martial, celui qui deviendra le premier évêque de Limoges. Son passage à travers l'actuelle Creuse est signalé à Ahun et Toulx sainte Croix. Il a essentiellement implanté la nouvelle religion dans les villes. Dans les campagnes, la pénétration est beaucoup plus lente et ne devient effective qu'à la fin du IVe et au Ve siècle.

Les temps mérovingiens apportent plusieurs ermites qui se fixent dans notre région. Leurs tombeaux deviennent des lieux de culte et de pèlerinage : Saint Léobon à Salagnac de Grand-Bourg (mort en 539), Vaury au mont Bernage ou Puy des Trois Cornes (mort en 620). A cette époque, un auvergnat, Goussaud, s'établit près de la voie antique au mont de Jouer. Il meurt en 689. Son culte est attesté dés le XIe siècle. Il est invoqué pour la protection du bétail.

Au milieu des vicissitudes du temps, l'Eglise s'affirme comme la seule autorité organisée et l'évêque comme le premier personnage de la province. L'émiettement féodal ne laisse subsister qu'un point commun : l'appartenance au diocèse de Limoges.

Du VIIe au IXe siècle, le christianisme se développe. Tout groupement humain posséde un lieu de culte proche. Ces créations sont cependant limitées au fur et à mesure que s'instaure la dîme qui à partir de l'an 779 trouvera sa forme définitive. Il s'agit d'un véritable impôt levé par l'Eglise. Elle est rendue obligatoire par les rois carolingiens, qui pensent ainsi compenser le pillage des biens d'église auquel s'est livré Charles-Martel.

Bien que son taux soit en principe, comme son nom (décima pars) l'indique, du dixième des revenus, la charge en est le plus souvent moins lourde. Elle est levée dans le cadre de la paroisse au profit du clergé paroissial, ce qui oblige ainsi à fixer exactement les limites territoriales des paroisses.

Pour essayer de dater la fondation des paroisses, Michel Aubrun de même que plus récemment Louis Pérouas et Jean-Michel Allard, utilisent le critère des titulatures, c'est à dire le nom des saints portés par les églises. Entre le VIIe et IXe siècle, la grande nouveauté est l'apparition des saints gaulois, en général évêques et non martyrs des Ve et VIe siècle, devenus éponymes (qui donnent leur nom) de leurs paroisses.

Dans notre région, Didier ou Dizier, ancien évêque de Langres, martyrisé par les Vandales en 265, protège trois églises creusoises.

Il est probable que notre paroisse se soit formée à cette époque. Elle dépendait de l'archiprêché de Bénévent. On en trouve trace en 1085 dans le cartulaire de cette abbaye (Ecclesia Sancti Désidérii) - Capellanus sancti Désidérii - XIVe siècle (Pouillé) - Saint Didier 1771 - Saint Dizier près Peyrusse, 1770 (Nadaud, Pouillé).

Les croisades montrèrent que le Christianisme était en plein épanouissement. Les conciles de Clermont et de Limoges (1095) eurent un grand retentissement. Beaucoup de seigneurs se croisèrent au cri de "Dieu le veut !". Cependant comme la plupart étaient assez pauvres, ils durent pour s'équiper, s'endetter et pour certains engager leurs fiefs. En Novembre 1177, Aldebert IV vend son comté de la Marche au roi d'Angleterre pour 15.000 livres, 20 mules et palefrois. et part pour la Terre Sainte.